A partir de lundi et dans toute la France, prévoir des grincements de dents du côté des partisans du non au référendum. Car la campagne d'affichage du texte de la Constitution européenne, qui s'étalera pendant une semaine sur 14 000 panneaux publicitaires format 4 x 3, a, sous couvert d'objectivité, les atours à peine cachés d'une campagne pro-oui. Sur fond de couleurs vives, cinq articles ou extraits d'articles sont censés représenter l'essence du texte. Une mise en avant «du social, de la sécurité, de l'identité culturelle», comme l'a assuré, vendredi au Quai d'Orsay, la ministre des Affaires européennes, Claudie Haigneré. A ses côtés, le ministre des Affaires étrangères Michel Barnier, et Yves Gazzo, chef de la représentation en France de la Commission européenne, semblaient se pincer les lèvres pour ne pas parler de consensus. Coût de l'opération : 800 000 euros.
Du côté du non, il sera pourtant plus que difficile de s'opposer aux articles choisis par le gouvernement et la Commission européenne : «L'Union a pour but de promouvoir la paix» (article I-3), «tout travailleur a droit à des conditions de travail qui respectent sa santé, sa sécurité et sa dignité» (II-91), «l'Union est fondée sur les valeurs de dignité humaine» (I-2)... Des principes qui ne peuvent susciter la polémique, au contraire des articles sur le sens de la «concurrence libre et non faussée» évoquée dans la partie III du traité. «Il n'y a rien sur ce thème alors que c'est l'axe majeur de tous les déba