Menu
Libération

Derrière Le Pen, le FN en rangs desserrés.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 mai 2005 à 2h01

Bide repetita. Promesse de Breton, le défilé du 1er Mai devait marquer, pour Jean-Marie Le Pen, le grand lancement de la campagne du Front national pour le non à la Constitution européenne. L'initiative a fait «pschitttt», comme l'an dernier. Le président du FN a rassemblé à peine 3 200 de ses ouailles alors que les organisateurs en attendaient plus de 20 000. Au point qu'ils ont dû organiser une véritable course de lenteur le long de la rue de Rivoli, à Paris, étirant le plus possible les espaces entre les délégations régionales, pour ne pas arriver trop tôt à Opéra.

Alibi. «S'il y a autant de monde à la prochaine fête des Bleu-Blanc-Rouge [qui aura lieu les 8 et 9 octobre après quatre ans d'interruption, ndlr], je ne vois pas comment on va s'en sortir financièrement», confiait, plus que sceptique, un conseiller régional. «Nous ne partons pas tard dans la bataille. D'ailleurs, la campagne officielle ne dure que quinze jours», se rassurait le président du FN juste avant le départ du cortège clairsemé. Et c'est devant une place de l'Opéra aux trois quarts vide que Le Pen a entonné son couplet favori contre «la classe politique impuissante et corrompue» qui appelle à voter oui à ce «référendum de capitulation», contre les «bobos bureaucrates qui nous gouvernent» et enfin contre «le complot des politiciens félons».

Car, pour Le Pen, l'Europe actuelle est déjà porteuse de tous les maux, à commencer par le chômage, ce «fils adultérin de la social-démocratie européenne, que celle-ci