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Libération

Les «sans-culotte» font sourire à Rome

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publié le 2 mai 2005 à 2h01

Rome, de notre correspondant.

La Constitution européenne survivra-t-elle à la «guillotine française» ? Depuis plusieurs jours, l'Italie, qui a déjà ratifié le traité à une large majorité par un vote du Parlement, scrute attentivement l'évolution de l'opinion française sur le référendum du 29 mai et s'interroge sur le «malaise» de l'Hexagone. «Dans aucun autre pays la rancoeur envers l'Europe n'est autant à la mode», notait dimanche dernier l'éditorialiste du quotidien La Stampa Barbara Spinelli. «Il y a quelque chose de tumultueusement révolutionnaire [...] et de fièrement sans-culotte dans le non [...] : c'est comme si on se préparait à la mort d'un roi.»

La plupart des commentateurs analysent également la force du non à travers la mauvaise conjoncture économique, l'opposition au gouvernement Raffarin et, selon Il Sole-24 Ore (le journal du patronat), «l'attachement du pays à un modèle de société qui demeure parmi les plus étatiques, le plus chargé d'orgueil national». Mais nombre d'observateurs ne manquent pas non plus de critiquer, à l'instar de l'écrivain Gianni Riotta dans Corriere della Sera, «un texte aride, rédigé par quelques politiciens, incapable d'évoquer la richesse sociale, culturelle et idéale du continent». Soulignant le «paradoxe» de la situation française avec un traité constitutionnel qui porte en lui «les premières tentatives de réduire le déficit démocratique de l'Europe», l'ancien chef du gouvernement Giuliano Amato a pour sa part dénoncé «l'irresponsabil