Menu
Libération

Le non, c'est simple comme du Fabius.

Article réservé aux abonnés
A Aix, il débat avec des étudiants en sciences politiques et ne s'embarrasse pas de subtilités.
publié le 3 mai 2005 à 2h01

Aix-en-Provence, envoyé spécial.

C'est la leçon du professeur Fabius : faisons simple. Pas compliqué, comme cours. Il le donne, hier, aux étudiants de l'IEP (Institut d'études politiques) d'Aix-en-Provence, et aux militants du PS de Châteauneuf-les-Martigues, un de ses fiefs. Là, le numéro deux du PS demande : «Est-ce que tout le monde va lire la Constitution ? Non.» Alors à l'approche du scrutin, «il faut simplifier». Et il propose sa lecture. Simple. «Si on trouve que l'Europe actuelle fonctionne bien, que l'emploi va bien, qu'il faut continuer dans la baisse de la protection sociale, que les délocalisations, c'est bien, que l'élargissement, c'est bien ­ on va bientôt nous demander si l'Irak peut entrer ­, alors, il faut voter oui.» Sinon ? «Si on pense qu'il faut une Europe différente, plus sociale, plus solidaire, plus puissante, plus indépendante, il faut commencer par voter non.»

Promis-juré, Fabius est «un pro-Européen convaincu». Un étudiant dénonce-t-il son «double langage» ? C'est qu'il n'a pas compris. Fabius peut faire encore plus simple. «Si on trouve que l'Europe marche bien, on vote oui. Si on veut que ça change, on vote non.» Voilà la leçon. Avec une petite dose de dramatisation : «La décision que vous prendrez le 29 mai fixera le cadre européen pour les cinquante ans qui viennent.» Car, selon Fabius, la Constitution sera «non ré-vi-sa-ble», ou presque, «puisqu'il faudra l'unanimité de tous les Etats pour l'amender». Donc, faites bien attention, «sinon nous ser