Papeete, correspondance.
La tâche est ambitieuse : «Dessiner les contours d'un nouveau partenariat entre la France et la Polynésie pour les quinze prochaines années.» Pour sa première visite officielle en métropole depuis qu'il a été élu le 3 mars après dix mois de crise politique, Oscar Temaru doit rencontrer demain à Paris Jean-Pierre Raffarin. Durant son séjour en métropole, le président indépendantiste de la Polynésie s'entretiendra aussi avec les ministres Michel Barnier (Affaires étrangères), Brigitte Girardin (Outre-Mer), les présidents (UMP) du Sénat et de l'Assemblée nationale, Christian Poncelet et Jean-Louis Debré, et le premier secrétaire du PS, François Hollande. Une kyrielle de rendez-vous, où il ne manque qu'une personnalité : Jacques Chirac, qui visiblement entend ménager son ami Gaston Flosse, le prédécesseur de Temaru à la tête de la Polynésie.
«Nouvelles relations». N'empêche. Ce dernier aura tout loisir d'exposer à ses interlocuteurs les «conditions de mise en oeuvre des nouvelles relations avec la France». Traduction : sortir du système de copinage établi pendant près de vingt ans par Flosse avec les chiraquiens. Son objectif est double : rassurer Paris en répétant que la question de l'indépendance est repoussée à une, voire deux décennies, et lui rappeler que la France a une dette «morale» vis-à-vis de la Polynésie depuis la fin des essais nucléaires dans le Pacifique. Autrement dit, qu'elle doit poursuivre son effort financier plus d'un milliard d'euro