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Les députés UMP doutent encore

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De retour du terrain, ils évoquent un «frémissement» pour le oui.
publié le 4 mai 2005 à 2h03

Il y avait deux catégories de députés UMP à l'Assemblée nationale, hier : les bronzés et ceux qui ne le sont pas. Ceux qui ont profité des deux semaines de vacances parlementaires et ceux qui ont fait campagne en faveur de la Constitution européenne. Les premiers misent sur «la raison des Français». Les autres rament, «parce que ça n'est pas gagné». «Il y a un frémissement, mais, franchement, ça bouge doucement», explique, tout pâle, Alain Gest (Somme).

«Pessimisme ambiant». Elu d'une circonscription qui a voté non au traité de Maastricht à 60 %, en 1992, le député constate que «les petites réunions ne marchent pas. Lorsqu'on fait venir une personnalité, il y a du monde. Mais ce sont des convaincus du oui». Ceux qui ne le sont pas réclament des «explications. Ils ne savent toujours pas ce qu'on leur demande de voter». Lucien Degauchy (Oise) partage ce «pessimisme ambiant» : «C'est toujours non, même si ça l'est un peu moins.»

Ce n'est pas faute de l'avoir écrit et même dit récemment à Jacques Chirac lors d'un déjeuner de députés : «Il faut être clair sur la Turquie. Ça nous fera gagner les 2 % à 3 % nécessaires pour l'emporter le 29 mai.» Mais, il en reste persuadé, «nous ne sommes pas à l'abri d'un coup du sort. Il suffit d'un rien : qu'une petite boîte annonce une délocalisation à quelques jours du scrutin et hop ! c'est foutu». C'est déjà le cas, selon ce député «100 % chiraquien» : «Les Français ne voient pas les choses changer, s'inverser. Ils ont mille bonnes raisons de