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Libération

Breton taille son costume de politique

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Engagé pour le oui au référendum, le ministre de l'économie tente de se forger une autre identité que celle d'ancien PDG.
publié le 6 mai 2005 à 2h04

A Bourg-en-Bresse et à Dreux,

Thierry Breton en activiste du référendum. Le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie court les meetings et les médias pour soutenir le oui à la Constitution. On l'a vu deux fois sur les écrans de télévision la semaine passée, une fois à la radio, puis en meeting à Bourg-en-Bresse (Ain), et même à une réunion confidentielle de l'UMP à Dreux (Eure-et-Loir). Le lundi 2 mai, il remettait ça avec un chat sur boursorama.com, le site de conseil financier. Lundi, il ouvrira un colloque sur le thème : «Entreprendre en Europe».

Le ministre avait pourtant de bons prétextes pour se tenir à l'écart de la bataille référendaire. Arrivé en février à Bercy, il a devant lui de nombreux dossiers, plus chauds les uns que les autres. Mais l'ex-PDG de France Télécom, qui n'est pas adhérent du parti majoritaire, tient à être considéré comme un ministre politique. Son entourage insiste beaucoup là-dessus, faisant implicitement remarquer la différence avec Francis Mer, l'ex-patron d'Arcelor, qui fuyait les «politiques» et renâclait à participer au débat citoyen.

Mais il ne suffit pas de se déclarer «politique» pour faire partie des grands. Thierry Breton doit encore apprendre. A Bourg-en-Bresse, le contraste avec Nicolas Sarkozy était saisissant. Sur l'estrade d'abord, assis au fond, pendant que le maire et le parlementaire du cru parlaient. Sarko tout en oeillades et sourires pour les journalistes, ou en blagues et en tapes dans le dos des élus locaux. Bre