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Libération

Intouchable derrière les grilles de l'Elysée

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Chirac pourrait encore, théoriquement, être poursuivi dès qu'il ne sera plus chef de l'Etat.
publié le 7 mai 2005 à 2h05

Dans la longue scansion des affaires de la décennie, l'année 2001 a constitué un paroxysme judiciaire et politique. Tout commence en mars lorsque le juge Halphen adresse à «Chirac, Jacques» une convocation pour l'entendre dans l'affaire des marchés des HLM de Paris. Le président ne viendra pas. Il n'a même pas à répondre : l'article 68 de la Constitution précise qu'il «n'est responsable des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions qu'en cas de haute trahison». Seule la Haute Cour de justice peut agir et elle doit être saisie d'une mise en accusation signée par un dixième des députés et des sénateurs.

Echec. Durant tout le printemps 2001, le député socialiste Arnaud Montebourg tente de convaincre ses confrères. C'est un échec. La raison est double : d'une part, Lionel Jospin a décrété que le Parti socialiste ne mènerait pas la campagne pour la présidentielle de 2002 sur le thème des affaires, d'autre part, de façon plus fondamentale, la gauche ­ à l'image de la classe politique ­ a toujours estimé que c'était au peuple de trancher par les urnes, pas à la «République des juges». En mai 1998, Elisabeth Guigou, ministre de la Justice, s'était fait chapitrer par Lionel Jospin pour avoir osé affirmer que «comme tous les Français, le président de la République peut être traduit devant les tribunaux s'il a commis des délits».

Au printemps 2001, les déclarations sur le statut du Président fleurissent. Même Valéry Giscard d'Estaing estime qu'il peut être entendu. Mais la volonté