Le oui monte, le non baisse. La fin de semaine les laisse au coude à coude. Fabius constate, un brin perfide, que «les hommes d'expérience» montent au créneau pour défendre le traité constitutionnel. A trois semaines du référendum, Simone Veil, Lionel Jospin et Jacques Chirac donnent de la voix. La première s'est mise en congé du Conseil constitutionnel, suscitant une polémique. Aurait-elle dû carrément démissionner, comme l'ont suggéré Jean-Louis Debré et Robert Badinter ? Elle joue sur sa fibre d'ex-présidente du Parlement de Strasbourg. Et évoque l'horreur vécue de la guerre et des camps au coeur de l'Europe. Jospin met en avant son statut d'ancien Premier ministre et de sage, faux «retraité» de la vie politique. Quant à Chirac, il voudrait faire oublier sa piètre prestation télévisée du 14 avril.
Alors que résonnent les grandes orgues du oui, Laurent Fabius se décide à faire entendre une petite musique toute différente. L'ancien Premier ministre, jusque-là en retrait de la campagne comme il s'y était engagé, a décidé qu'il ne pouvait plus se taire. Entretien sur Europe 1 («Chirac ment avec un aplomb incroyable»), tribune dans le Nouvel Observateur, il s'autoproclame presque chef de file du non. Un rôle qui ne lui déplaît évidemment pas. La présidentielle de 2007 est dans toutes les têtes.
Le messie arrive
Pour défendre le traité, Lionel Jospin endosse, le 28 avril sur France 2, le costume qui lui sied le mieux : celui du pédagogue. Et les tenants de la Constitution souf