Mons-en-Baroeul (Nord)
envoyée spéciale
Il votera non, «pour ne rien regretter». Patrick, ouvrier brasseur, est au piquet de grève sur le parking de la brasserie Heineken de Mons-en-Baroeul, dans le Nord. Trente-quatre ans de maison : «ça conserve, la bière». Le référendum ? C'est «joué d'avance pour le oui». Pour l'instant, Patrick pense à ce «plan de sauvegarde de l'emploi». Un plan de suppression de 204 postes qui vient d'être lancé à Heineken. Pas de licenciement sec, assure la direction, sauf pour ceux qui n'accepteront pas d'être reclassés, en Alsace ou à Marseille. Ils sont une soixantaine dehors. L'usine est à l'arrêt, les entrées et sorties bloquées. Les fronts prennent des couleurs sous le soleil. Et une vingtaine de milliers d'hectolitres de bière, selon un salarié, attendent d'être mis en packs et en fûts.
«Deux vagues». Vestes vert bouteille, siglées Heineken au dos, en lettres noires avec une étoile rouge, on ne parle pas Constitution, on s'inquiète de l'avenir de l'entreprise. Un cariste remarque qu'en cas de licenciements, il y a toujours «deux vagues». Le «deuxième plan est prêt», il en est sûr. «Plus sévère que le premier», il frappera «les derniers entrés et les grandes gueules». «On nous dit qu'on est plus chers que l'Espagne, la Tchéquie, la Hollande», explique Christophe Dutilly, de la CGT. 17 euros l'hectolitre, contre 14, ou moins, ailleurs. «Ils ne tiennent pas compte du fait que tous les nouveaux produits sont testés chez nous.» La direction invoque un