Les référendums ne réussissent pas aux gouvernants. En 1992, dix jours avant le scrutin sur le traité de Maastricht, François Mitterrand était passé sur le billard pour une opération de la prostate qui lui avait valu une petite bouffée de popularité de la part d'une opinion publique pourtant très remontée contre lui à l'époque. Cette fois, c'est Jean-Pierre Raffarin qui flanche.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le Premier ministre a été pris de douleurs provoquées par un calcul. Hospitalisé à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, il s'est fait enlever la vésicule le jour même. Le chef du gouvernement a déjà eu des calculs à la vésicule et il a d'abord envisagé de reporter à plus tard l'opération, mais les médecins avaient diagnostiqué une infection et ne lui ont guère laissé le choix.
«L'opération s'est bien passée, mais les médecins veulent qu'il se repose», indiquait Matignon hier en fin d'après-midi. Le chef du gouvernement devrait regagner son appartement ce soir ou demain mardi, et devra attendre quelques jours avant de reprendre ses activités à un rythme normal. Pas question pour autant de confier l'intérim au numéro 2 du gouvernement, le ministre de l'Education nationale, François Fillon. Le Premier ministre a reçu la visite de son directeur de cabinet, Michel Boyon, pour faire le point sur les dossiers en cours. Et, à son réveil, il a reçu un coup de fil du chef de l'Etat.
Pour Jean-Pierre Raffarin, le contretemps tombe mal : la campagne pour le référendum bat son plei