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Les délocalisations seront-elles contrôlées ?

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Les entreprises continueront à s'installer où elles le souhaitent, en attendant que les niveaux de vie entre anciens et nouveaux Etats membres s'harmonisent. Délocaliser dans l'UE n'offrira alors plus d'avantages.
publié le 9 mai 2005 à 2h06

Une usine Bosch près de Lyon, dont la production part en République tchèque à moins que les salariés acceptent de travailler davantage sans être payés plus. Les services administratifs de la Deutsche Bank qui quittent l'Allemagne pour l'Inde. IBM qui annonce 13 000 suppressions d'emplois en Europe pour se redéployer dans les pays émergents. Ou la déferlante des importations de textile chinois depuis le 1er janvier 2005 devant laquelle les Européens tardent à réagir. Bien que le projet de Constitution européenne ne dise pas un mot des «délocalisations», intra-européennes ou hors de l'Union, le sujet s'est imposé dans la campagne référendaire, comme l'illustration de l'impuissance de l'Union à agir pour préserver des emplois.

Le projet de traité constitutionnel ne vise pas à empêcher ni à favoriser les délocalisations d'entreprises vers des cieux fiscaux et sociaux jugés plus radieux par les patrons. Si une entreprise veut, pour une raison ou une autre, transférer son activité à l'étranger, que ce soit à l'intérieur de l'Union ou à l'extérieur, libre à elle.

Faille majeure. A l'intérieur de l'Union, les entreprises, les hommes, les capitaux et les services sont libres d'aller et de venir comme ils l'entendent. C'est même la raison d'être de la construction européenne : les «pères fondateurs» voulaient créer un grand marché afin de favoriser le commerce et de créer des solidarités de fait qui rendraient trop coûteuse la guerre. Les barrières douanières aux échanges ont donc été d