A l'entrée du grand salon de la Sorbonne, un étudiant pro-oui semblait s'en inquiéter : «Y a des militants d'Attac dans la salle...» Michel Barnier et Daniel Cohn-Bendit, les deux stars du débat organisé hier dans les locaux de l'université Paris-IV Sorbonne, n'attendaient sans doute que cela : une discussion un tant soit peu mouvementée. L'eurodéputé vert surtout, qui effectuait un retour sur ses anciennes terres d'élection. Et qui, comme pour justifier son union d'un soir avec le ministre (UMP) des Affaires étrangères, paraissait déterminé à différencier les oui. «Bien sûr, c'est un compromis. Mais c'est le traité le plus social que cette Europe ait connu», s'époumonait Cohn-Bendit dès son arrivée. Et d'invectiver son interlocuteur quelques minutes après le début de la réunion. «La France doit maintenir sa place au niveau européen», clamait le ministre. «Vous voyez l'Europe par le petit bout de la lorgnette», rétorquait Cohn-Bendit.
Ardeurs. Il lui fallait de toute façon calmer les ardeurs des étudiants pro-non, qui, dehors, protestaient contre un débat «inégalitaire.» Ils «en ont ras le bol de voir le oui des campus occuper 90 % de l'espace médiatique, alors que les partisans du non sont bien plus nombreux sur les facs», estime Jean-Baptiste Prévost, responsable des questions internationales à l'Unef (Union nationale des étudiants de France). Beaucoup dénoncent un blocage du débat universitaire sur le référendum. Ou, du moins, une tendance à favoriser insidieusement les pa