«Grand débat», petit niveau. Hier soir, une heure durant, TF1 organisait le «grand débat» pour tenter d'éclairer l'électeur sur les enjeux du référendum du 29 mai. Bilan : le oui de droite Nicolas Sarkozy (UMP) qui admoneste le non de droite Jean-Marie Le Pen (FN) et Philippe de Villiers (MPF). Et le oui de gauche François Hollande (PS) qui tance le non de gauche Marie-George Buffet (PCF) et Olivier Besancenot (LCR). Mais surtout une succession de monologues où chacun a joué sa partition sans tenir compte des arguments de ceux d'en face.
C'est Sarkozy qui a déclenché la première salve, tentant de moquer «l'équipage» d'en face. Boomerang de Villiers, qui fustige «le couple de Paris Match», allusion à la «une» de l'hebdomadaire où s'affichaient le président de l'UMP et le Premier secrétaire du PS. Ce dernier s'est employé à faire la démonstration que le non de gauche n'offrait pas de solution de rechange. «Avec qui vous allez le faire votre autre traité ?», a demandé Hollande au porte-parole de la LCR et à la première secrétaire du PCF. Réponse vacharde de la camarade Buffet : «Avec Mélenchon, avec Fabius, le MRC !»
Sarkozy a, lui, tenté de faire pièce au souverainisme, lançant à Le Pen : «Je suis aussi patriote que vous. Mais la France est plus forte lorsqu'elle n'est pas isolée.» Ajoutant que «l'Europe, c'est la paix depuis soixante ans», il a adressé au président du FN : «Avant, les pays d'Europe avaient des comportements barbares. Et ce n'est pas un détail.» Le P