L'adoption de la nouvelle Constitution ne favorisera pas une future intégration européenne de la Turquie. Et le rejet
de ce traité ne freinera en rien le processus lancé en décembre 2004 lors du sommet européen qui a donné le feu vert à l'ouverture, en octobre 2005, des négociations d'adhésion avec Ankara. Cette question pèse pourtant lourdement dans le débat sur la Constitution, notamment en France. Nombre des adversaires du texte, à gauche comme à droite, n'hésitent pas à brandir l'épouvantail turc, présenté par les premiers comme un cheval de Troie de Washington et comme le spectre d'une déferlante migratoire islamiste par les seconds.
«Lier la question du référendum sur la Constitution à celle de l'adhésion de la Turquie est aussi artificiel que démagogique», martèle Robert Badinter, avocat et sénateur socialiste, partisan convaincu du oui, mais adversaire d'un élargissement qui repousserait les frontières de l'UE jusqu'à l'Iran et l'Irak. «La Constitution ne rend ni plus facile ni plus difficile l'adhésion de la Turquie», assure le juriste Jean-Luc Sauron (1).
Barre relevée. Certes, les dispositions et modalités du texte prévues pour le dépôt des candidatures (article I-58, lire ci-dessous) ne s'appliquent pas aux candidatures déjà reconnues, à savoir celles de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Croatie et de la Turquie. Pour ces dernières, l'examen d'entrée ne change pas. Mais la barre s'en trouve relevée...
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