Moscou envoyée spéciale
«Je la trouve superbe, dans un site remarquable. C'est un bel hommage rendu par Moscou et par la Russie à l'oeuvre du général de Gaulle.» Emporté par son amitié pour Vladimir Poutine, Jacques Chirac avait, hier, le compliment facile. La statue, que le Président inaugurait avec son homologue russe entre le monumental hôtel Cosmos un demi-cercle de béton gris et un bout d'autoroute, ne flatte pourtant guère le général. Plantée sur un socle de dix mètres, la sculpture de bronze de huit mètres de haut représente de Gaulle, martial, en uniforme militaire, avec un gros nez et les pieds légèrement en dedans. Chirac et Poutine ont malgré tout vu en lui un visionnaire qui, le premier, a parlé d'une Europe «de l'Atlantique à l'Oural».
«Socle». Venu assister aux cérémonies du 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale (lire page 8), le chef de l'Etat en a profité pour plaider en faveur de l'Europe, qui a permis des réconciliations historiques, et en faveur de l'adoption de la Constitution : «Demain, le traité sera, pour chacun des Etats et des peuples de l'Union, le socle sur lequel ils inventeront ensemble leur avenir de paix.» Puis Chirac a repris l'un de ses grands arguments en faveur du oui, promettant que l'Europe serait «davantage une puissance politique», capable de se faire entendre sur la scène internationale.
Outre le souhait de rendre hommage à l'héroïsme des Soviétiques face aux nazis, le Président, dont c'est le seul déplacement à l'é