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Villiers, un député européen fainéant et peu regardant.

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Le vicomte vendéen ne brille pas par son assiduité au Parlement et sa campagne serait en partie financée par un parti xénophobe anglais.
publié le 11 mai 2005 à 2h07

Strasbourg (UE), envoyé spécial.

On comprend que Philippe de Villiers se dépense sans compter pour sa campagne en faveur du non à la Constitution européenne. Lui qui doit s'afficher aujourd'hui lors d'une conférence de presse à Paris aux côtés de ses quelques alliés hexagonaux, dont le député UMP de l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan, bénéficie de ce qui s'apparente à un véritable «emploi fictif», celui de député européen. Et il profite, à ce titre, de financements communautaires pour promouvoir ses idées. Elu en juin 2004, le président du Mouvement pour la France (MPF), par ailleurs président du conseil général de Vendée, est en effet un député fantôme, à Bruxelles comme à Strasbourg (1).

Feuille de présence. Les chiffres sont impitoyables. Sur quarante-cinq jours de session plénière (y compris celle qui a commencé ce lundi), Villiers n'a été présent que vingt-cinq jours, soit un taux de présence de 55 %. Chaque député devant signer une feuille de présence s'il veut percevoir son allocation journalière de 268 euros ­ elle s'ajoute à son salaire mensuel de 6 770 euros ­, il est facile de contrôler qui est là ou non (2).

Lorsque le vicomte honore de sa présence l'hémicycle européen, il ne participe pas à tous les scrutins : sur 533 votes nominaux, on ne trouve son nom que dans 184 cas (soit 34,5 %). Ainsi, celui qui se pose en défenseur de la France éternelle ne s'est pas prononcé sur le programme de travail de la Commission en février, qui portait pourtant sur le fameux projet de