Berlin, de notre correspondante.

«La quoi ? La Constitution européenne ? Non, je ne la connais pas. Pourquoi, j'aurais dû la lire ?», s'inquiète cette serveuse d'un café très fréquenté de Mitte (centre de Berlin). Alors que les députés allemands vont ratifier aujourd'hui la Constitution à une écrasante majorité, une majorité d'Allemands (58 % selon un sondage de l'institut Forsa) dit être mal informée sur les enjeux du texte. «Cela ne sert à rien de s'y intéresser puisque les citoyens sont exclus de ce débat, critique une lycéenne de Steglitz, quartier du sud-ouest de Berlin. S'il y avait eu un référendum, peut-être que je me serais bougée.» Mais, pour mettre l'Allemagne à l'abri de tout risque de dérive populiste, la loi fondamentale interdit la procédure référendaire.

S'informer. «Référendum ou pas, je ne serais pas allé voter, dit Pierre, 42 ans, cuisinier. Je ne vois pas ce que cette Constitution change pour nous.» Même les citoyens les plus motivés avouent un niveau de connaissance très faible. «Il y a du changement pour les droits fondamentaux», croit savoir Christa Duppers. Originaire de Cologne, cette ancienne institutrice profite d'un séjour à Berlin pour s'informer auprès de la représentation de la Commission européenne, sur Unter den Linden (les Champs-Elysées berlinois).

«Ce fascicule est un peu limité», soupire son époux, Günther, 71 ans, ancien directeur d'école, qui pensait trouver là une Constitution commentée. «Bien qu'Européen convaincu, je suis furieux de ne