Alejandro Cercas est rapporteur de la Commission de l'emploi au Parlement européen. Ce socialiste espagnol a dû batailler dans la nuit de mardi à mercredi auprès de ses homologues français pour faire adopter ses amendements sur le temps de travail, finalement intégrés dans le texte voté hier par une majorité du Parlement européen réuni à Strasbourg (lire ci-dessous).
Que se serait-il passé si le Parlement n'avait pas aboli l'«opt out», clause qui permet de déroger au seuil maximal de quarante-huit heures de travail hebdomadaire ?
Un vote négatif aurait renforcé la ligne la plus libérale dans l'Union et découragé tous ceux qui se battent pour l'Europe sociale. Il n'est plus acceptable que l'on puisse encore déroger à la législation sociale où que ce soit dans le territoire de l'Union. Ce serait laisser la porte ouverte au dumping social.
Pourtant, certains eurodéputés de gauche, dont des socialistes français, ont envisagé de voter contre...
Je n'ai pas compris l'opposition qu'ont manifestée certains de mes homologues socialistes français. Ils ont eu la tentation d'entrer dans un débat politicien franco-français au détriment de l'Europe. Je respecte toutes les positions politiques. Mais voter avec la droite la plus libérale d'Europe, puis prétendre parler au nom de la classe ouvrière, c'est de la tartufferie ! Nous avons eu une dure discussion avec eux. Je peux même vous dire que certains mots échangés allaient au-delà de la politesse. Quelquefois, l'arrogance française est diffic