En voyant Arnaud Lagardère, producteurs de missiles et patron de presse, chauffer les 4 500 militants massés hier soir au Palais des sports de Paris («Vous êtes trop silencieux, ici !»), on constate que l'UMP a bien changé. Un meeting organisé par Nicolas Sarkozy n'a plus grand-chose à voir avec ceux qui se tenaient sous l'ère Alain Juppé.

Culte du chef. Dans les grands-messes UMP, on croise maintenant des danseuses à paillettes qui chauffent la salle, un animateur de télévision (Michel Field, en professionnel du cirage de pompes) chargé d'organiser les débats, un public soigneusement sélectionné («au moins une moitié de jeunes, pour faire plus dynamique», explique un responsable de la communication), des bracelets jaune fluo enroulés autour de tous les poignets (y compris ceux des nombreux ministres présents), un clip sur l'Europe qui passe en boucle avec la voix off de Sarkozy, et, bien sûr, des centaines de tee-shirts orange floqués d'un slogan qui résume parfaitement la campagne référendaire du patron de l'UMP : «Avec Sarkozy, je dis oui !» Un culte du chef mis en scène par sa femme Cécilia, organisatrice en chef de l'événement. «Cet enthousiasme, c'est la Sarkozy's touch !», s'enflamme le député Yves Jego, secrétaire national de l'UMP.

Sur la scène entourée d'écrans vidéo, avant le discours très solennel de Simone Veil, «en congé» du Conseil constitutionnel le temps de la campagne, se sont succédé plusieurs élues (Bachelot en jeans, Nathalie Kosciusko-Morizet enceinte...)