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Interview

Toni Negri «Oui, pour faire disparaître cette merde d’Etat-nation»

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Référendum 29 mai. Toni Negri, figure altermondialiste, appelle à approuver la Constitution :
publié le 13 mai 2005 à 2h09

L’Italien Toni Negri, 71 ans, est un penseur de la contestation du capitalisme et une figure de l’altermondialisme. Il a inspiré les «désobéissants» italiens lors des manifestations du G8 de Gênes et a notamment écrit Multitude avec l’Américain Michael Hardt, en 2004. Il participera ce soir à un meeting pour le oui à Saint-Michel-sur-Orge (Essonne) aux côtés du socialiste Julien Dray et du Vert Daniel Cohn-Bendit.

Comment un contestataire radical tel que vous peut-il appeler à voter oui ?

Parce que la Constitution est un moyen de combattre l'Empire, cette nouvelle société capitaliste mondialisée. L'Europe a la possibilité d'être un garde-fou contre la pensée unique de l'unilatéralisme économique : capitaliste, conservateur et réactionnaire. Mais l'Europe peut aussi s'ériger en contre-pouvoir contre l'unilatéralisme américain, sa domination impériale, sa croisade en Irak pour dominer le pétrole. Les Etats-Unis l'ont bien compris, qui, depuis les années 50, luttent comme des fous contre la construction européenne. Ils y voient un verrou à l'extension de leur pouvoir. De la même manière, ils s'opposent à l'émergence de la Chine ou à une alliance régionale en Amérique latine...

Les proeuropéens du non reprochent justement à la Constitution de ne pas porter un modèle assez alternatif à celui des Etats-Unis...

Je suis d'accord. Mais ils se trompent de rendez-vous. Ils mythifient une Constitution qui n'est qu'un passage. Elle fait du bien, et fera du bien tout de suite ! Car la vraie q