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Libération

Quand le couple franco-allemand menace...

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Après la ratification du texte, hier, à Berlin, les partisans du oui brandissent un possible divorce si le non gagne en France.
publié le 13 mai 2005 à 2h09

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

L'Allemagne a dit oui. Et les défenseurs français de la Constitution sont décidés à en tirer argument pour le référendum du 29 mai. Si la France rejette la Constitution européenne, quinze jours après son approbation, hier à Berlin, par 95 % des députés du Bundestag, ce serait la «panne sèche» du moteur de la construction communautaire, assure le socialiste Jack Lang. «Ce serait la première fois depuis cinquante-cinq ans qu'il y aurait une divergence fondamentale entre la France et l'Allemagne sur le projet européen», a prévenu Michel Barnier, ministre des Affaires étrangères, lors d'une réunion publique à Strasbourg, mardi.

Très présent dans la campagne française (il était en meeting mercredi à Lyon et sera le 11 avril à Rennes), le ministre des Affaires étrangères allemand, Joschka Fischer, laisse entendre qu'il ne faut pas attendre de tendresse particulière de Berlin : «Si vous vous réveillez au lendemain du référendum après la victoire du non, avec quelle Allemagne allez-vous faire la politique européenne ? Je ne vois pas de bases communes», a-t-il expliqué au sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, tenant du non, dans un débat publié par le Monde du 7 mai.

Si... Le message est presque menaçant : l'Allemagne ne soutiendra pas une renégociation d'une Constitution qu'elle a adoptée à la quasi-unanimité de son Parlement. Le non français serait perçu comme un non à un avenir commun, comme un rejet du projet européen. «Si la France vote non