Sotteville-lès-Rouen envoyé spécial
Il n'était pas chez lui. Juste à quelques kilomètres. «On va chez Pierre Bourguignon, pas chez Laurent Fabius», s'est amusé vendredi Dominique Strauss-Kahn dans le train qui l'amenait en Seine-Maritime, fief du numéro 2 du PS, partisan du non et rival potentiel à la désignation présidentielle pour 2007. Pierre Bourguignon, le député-maire de la circonscription de Sotteville, c'est un peu l'Abraracourcix du département, la seule tête pro-oui qui dépasse dans une région dévouée à Laurent Fabius. «Bourguignon a du mérite», glissait DSK avant son meeting, en se défendant de venir sur ces terres fabiusiennes «pour faire de la provocation. C'est quand même une fédération où le oui a obtenu 33 % lors de la consultation des militants du PS».
Arithmétique. Du côté de Laurent Fabius, on s'amusait aussi de voir DSK venir défendre le traité constitutionnel dans cette «poche rocardo-hollando-strauss-kahnienne». Et on feignait de s'étonner que l'organisation de la soirée ait court-circuité la direction de la fédération : «On aurait relayé l'info. Ils auraient eu plus de monde», ironisait un fabiusien en précisant bien que la salle retenue ne contenait «que 250 places». «400», rectifiait une militante de Sotteville. La réalité est autour de 300. Au-delà de cette compétition géographique et arithmétique, le déplacement de DSK en Fabiusie souligne symboliquement que rien ne sera plus comme avant au PS. Avant, il y avait la paire Fabius et DSK qui se disputai