Bruxelles (UE) de notre correspondant
Divine surprise pour les partisans du non : Jacques Delors en personne, l'un des pères de l'Union, reconnaît qu'un «plan B» est possible en cas de rejet de la Constitution européenne par les Français. Il s'explique dans le Monde du 13 mai : «Le devoir de vérité impose de dire qu'il peut y avoir un plan B. Mais une solution rapide est impossible». L'ancien président de la Commission européenne tempérait vendredi : «Tout le monde s'est précipité sur un titre, sans lire le texte dans lequel je dis qu'il n'existe pas pour l'instant de plan B.»
Le sénateur socialiste, Jean-Luc Mélenchon, avocat du non, triomphait jeudi à Toulouse : «Tout le monde sait qu'on travaille à Bruxelles sur un plan B. De 2005 à 2009, fin du traité de Nice (1), ça nous laisse quatre ans pour revoir cette Constitution dont la rédaction n'a pris que deux ans.»
Les «emmanuellistes» se sont aussi réjouis que Jacques Delors reconnaisse «l'évidence». Et Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, assure que Delors aurait reconnu, «avec l'autorité de son expérience, que le vote non ne conduit pas à une impasse mais qu'il porte bien une solution de renégociation».
Tenant du parler-vrai, l'ex-président de la Commission reconnaît qu'il ne s'est «peut-être pas exprimé dans le bon style politique». Il met en garde les militants du oui : «Les arguments d'autorité ne fonctionnent pas.» C'est au nom du «devoir de vérité» qu'il admet la possibilité d'un plan B. Mais il f