Avignon envoyé spécial

Promotion du oui, promotion personnelle. Pour Michèle Alliot-Marie et Dominique de Villepin, deux successeurs putatifs de Jean-Pierre Raffarin à Matignon, la campagne référendaire est aussi l'occasion de se pousser du col. Les yeux rivés sur l'après-référendum, tous deux ont rivalisé à la même tribune, vendredi soir à Avignon, pour se poser en bon élève du oui et au ministre irréprochable.

Accolades. Aux côtés de Dominique Perben, ministre de la Justice, et de la régionale de l'étape, Marie-José Roig, ministre déléguée à l'Intérieur, MAM et Villepin se sont donc gentiment tiré la bourre tout au long de la soirée. Lors de la conférence de presse précédant le meeting, ils ont assuré qu'ils s'entendent «particulièrement bien» (Villepin) et «ne se sentent pas en compétition» (Alliot-Marie). Sourire accroché au visage, ils ont ensuite distribué poignées de main, accolades et bises aux militants, tels deux candidats en campagne. Mais, à l'applaudimètre, c'est MAM qui l'a emporté.

Contournant les questions sur l'après-Raffarin, Dominique de Villepin a simplement concédé que «le poste de Premier ministre est un poste difficile». A la tribune, les deux concurrents ont fait classique. MAM s'est concentrée sur les questions d'Europe de la défense, prenant des airs martiaux pour inviter son auditoire «à préférer le combat à la résignation». Dominique de Villepin, lui, a joué au ministre poète, évoquant le pont d'Avignon «qui s'élance pour étreindre le ciel et l'unive