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Libération

De non en non, Fabius courtise et se gauchise.

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publié le 16 mai 2005 à 2h11

Un petit pas de plus en forme de poignée de main. Aujourd'hui, Laurent Fabius accueille José Bové dans son fief de Seine-Maritime. Le député du Grand-Quevilly ne participera pas au meeting qu'organise l'ancien porte-parole de la Confédération paysanne avec le sénateur de l'Essonne, Jean-Luc Mélenchon. Mais l'ancien Premier ministre a tenu à saluer la figure du mouvement altermondialiste. Un petit signe de l'attention qu'il porte aux autres partisans du non à gauche. Et une illustration supplémentaire du virage «gauchiste» pris par celui qui, il y a peine trois ans, prônait depuis Bercy les baisses d'impôt et la «modernité» sociale-libérale.

Son ex-rival sur ce terrain, Dominique Strauss-Kahn, estime que le référendum est l'occasion d'enterrer l'hypocrisie d'un langage radical dans l'opposition, non suivi d'effet au pouvoir, au profit d'un «réformisme» assumé. «Le problème n'est pas d'assumer son réformisme, réplique le député de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, proche de Fabius. Mais il serait irresponsable de ne pas tenir compte de la mondialisation, de l'élargissement, des raisons du 21 avril 2002.» Pour 2007, Fabius a une référence en tête : encore et toujours le Mitterrand des années 70 soucieux de «rassembler les gauches avant de rassembler les Français». Au risque pour Fabius de se déporter un peu trop sur sa gauche ? «Il ne brouille pas son image. Il est toujours le même, le défend Bartolone. Nous assumons nos différences avec les autres partisans du non. Mais il e