«Réveille-toi ! Ça va être au tour d'Arlette !» Après les seaux d'eau de la journée de samedi, quelques-uns profitent des rayons du soleil hier après-midi pour piquer un roupillon sur la pelouse de la place de la Révolution, face au grand podium. Comme chaque année, Lutte ouvrière tient sa fête en son château de Presles (Val-d'Oise). «Le plus grand rassemblement du non à la Constitution», selon sa porte-parole, Arlette Laguiller. Trois jours et trois discours (le dernier aujourd'hui), sans tenir compte du rabiotage d'un jour de week-end de Pentecôte décidé par Raffarin. Et sans pour autant mélanger les torchons et les serviettes.
Pour Arlette Laguiller, ce n'est pas parce que Laurent Fabius appelle au non qu'il serait devenu subitement «un ami des travailleurs. Vous ne verrez à cette tribune ni Emmanuelli, ni Mélenchon, ni Chevènement».
Quitte à être inaudible, la formation trotskiste prêche son non en solo. Au contraire des autres, assure Arlette Laguiller, «nous n'appelons pas à voter non pour créer une hypothétique dynamique unitaire, pour faire surgir, à partir de tous ceux qui, à gauche, votent non, ce qui ne pourrait être qu'une nouvelle dénomination pour un éventuel gouvernement de gauche qui se révélera aussi décevant pour les travailleurs» que les précédents.
Pas l'ombre d'une alternative optimiste à l'horizon, pour LO, noir c'est noir, et non c'est non ! En tête de liste des suspects qui nourriraient de sombres desseins pour décrocher un strapontin dans un gouvernemen