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Libération

Radioscopie des trois France de la campagne

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Oui, non et indécis: l'institut Louis-Harris décortique les profils d'électeurs.
publié le 16 mai 2005 à 2h11

A quoi ressemblent ces électeurs qui, selon la plupart des sondages, continuent de mettre le non en tête ? Quel est le profil de ces sympathisants qui persistent à approuver la Constitution européenne ? Et quelles sont les caractéristiques de la masse d'indécis qui fera la décision le 29 mai, si elle se mobilise dans un sens ou dans l'autre. En s'appuyant sur les trois vagues d'intentions de vote réalisées pour Libération et i-télé depuis le 1er avril, l'institut Louis-Harris a dessiné les contours de ces trois France qui cohabitent au fil de cette campagne (1). Au final, d'un référendum à l'autre, du traité de Maastricht de 1992 au traité constitutionnel, se dégage le même type de structure sociologique. La situation politique, elle, s'est inversée : l'«Europe sociale» se faisant toujours attendre et la droite étant au pouvoir, le non est passé à gauche et a perdu son teint souverainiste pour se «relooker» antilibéral.

Un oui urbain, âgé, installé

La France du oui va plutôt bien. Et ne craint pas le tour que prend la construction européenne. Soit parce qu'elle garde en mémoire les conflits du passé, comme en témoigne la surreprésentation des plus de 65 ans et des retraités. Soit parce qu'elle est née dedans quand elle était toute petite et n'imagine pas d'autre avenir : le oui est dominant chez les moins de 24 ans. Ce sont des catégories «incluses», bien installées dans la société, et sans angoisse particulière vis-à-vis de la mondialisation : chefs d'entreprise, cadres et pr