Près de trois mois après sa nomination, Thierry Breton pourrait enfin s'attaquer à un dossier. Et l'un des plus chauds : la réforme de Bercy, celle qui a fait chuter un de ses prédécesseurs, le socialiste Christian Sautter, en 2000. Le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a commencé à laisser entrevoir ses ambitions, la semaine dernière, lors d'un déplacement à Arras, dans le Pas-de-Calais. Et elles ne sont pas minces : il envisage de rapprocher les deux grandes directions de Bercy, celle des impôts (DGI, 75 000 agents) et de la comptabilité publique (DGCP, 55 000 agents).
Thierry Breton admet désormais qu'«entre la comptabilité publique et la Direction générale des impôts, il y a des synergies, c'est évident, il faut en parler, voir ce que ça veut dire sur le terrain». Il assure vouloir discuter de la question «sans tabou avec les syndicats». Le ministre sait qu'il est à un moment charnière. Les réformes lancées par ses prédécesseurs, Laurent Fabius, Francis Mer, et Nicolas Sarkozy, sont arrivées à maturité. Les entreprises ont déjà affaire à un «interlocuteur fiscal unique» (IFU), qui gère à la fois le calcul de l'impôt et sa perception, grâce, notamment, à une informatique unifiée. Le grand défi serait donc d'appliquer désormais l'IFU aux particuliers. Prudemment, jeudi dernier à Arras, Thierry Breton a rendu un hommage appuyé à «la qualité», au «dévouement» et à «l'amour de leur métier» des agents des impôts. Selon lui, leurs réticences au changement tra