Candidats à la présidence du Medef, présentez-vous ! C'était hier, au siège de l'organisation patronale, l'audition des six chefs d'entreprise qui prétendent succéder à Ernest-Antoine Seillière. Les chefs d'entreprise ont donc dû plancher une demi-heure chacun (Francis Mer et Guillaume Sarkozy se présentant en tandem), à huis clos devant 43 membres du conseil exécutif de la centrale. Au fil de l'après-midi sont apparues deux catégories, les chevau-légers et les cuirassiers. Dans la première, se range Charles Beigbeder, 41 ans et frère de Frédéric, tout juste sorti de l'hôpital où son épouse a accouché de sa troisième fille. Il est le plus résolument moderne. Le patron de Poweo et président de l'association Croissance Plus propose de «créer plusieurs centaines de milliers d'emplois dans les PME», grâce à une réforme «expérimentale» du droit du travail et de la fiscalité sur les entreprises. Il est pressé : «Nous n'avons que douze mois pour réussir.» A peine plus âgé (46 ans), Hugues Arnaud Mayer, patron d'Abeil, une PME auvergnate, joue plutôt de sa force de conviction. Venu seul, avec sa valise à roulettes, il parle de «relancer la refondation sociale, de rechercher les convergences avec la société civile». Le provincial a droit à une question vache d'un membre de l'auditoire : «Comment arriverez-vous, avec vos diverses responsabilités, à équilibrer votre vie ?» Une interrogation qu'on n'oserait pas poser à un «grand» patron...
Les grands, justement, arrivent en terrain conqu