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Libération

Delanoë bousculé par ses maires partisans du non

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Le maire de Paris joue la proximité sans oublier les enjeux internationaux.
publié le 18 mai 2005 à 2h13

La vieille dame est têtue. Rue Daguerre, dimanche matin, dans le XIVe arrondissement de Paris. Bertrand Delanoë est venu faire campagne pour le oui au traité constitutionnel. La vieille dame veut savoir ce que vote «Monsieur le maire». Pas Bertrand Delanoë : elle sait qu'il milite pour le oui. «Mais le maire du XIVe, Pierre Castagnou, il vote quoi ? On m'a dit qu'il votait...» Une militante socialiste pro-oui hésite à l'entourlouper. «Il vote oui... Bertrand Delanoë.» La vieille dame ne se laisse pas abuser. Elle insiste et finit par agripper Pierre Castagnou, qui accompagne le maire de Paris dans sa petite tournée des étals. «Je vote non», lui confirme Castagnou, un proche de Laurent Fabius. Petit silence. «Je suis peinée», lui répond la grand-mère droit dans les yeux.

«Job de maire.» Bertrand Delanoë a flairé le bon coup. Il pointe son nez. Pierre Castagnou lui explique que la dame «est très étonnée que je ne vote pas comme toi». «Je suis peinée», répète-t-elle, très théâtrale. «Moi aussi, la conforte Delanoë. Mais Pierre Castagnou est quand même un bon maire d'arrondissement.» «Lui, c'est lui, moi, c'est moi», pastiche Castagnou qui précise qu'il a accueilli dans son arrondissement Henri Emmanuelli ou le président d'Attac, «dont je suis membre». «Mais je ne reste pas aux réunions», précise-t-il, fidèle à la tactique de vraie-fausse campagne édictée par Fabius.

Avant le XIVe, le maire de Paris était passé dans le IIIe et le XXe, deux autres arrondissements dirigés par des fa