A Strasbourg,
Tartare de saumon, pintade farcie, brochette de ministres, tablées de notables qui huent les grévistes du lundi de Pentecôte... Hier, pour son premier meeting postopératoire, Jean-Pierre Raffarin avait choisi le style «pépère» du dîner-débat. Pas de quoi bousculer un convalescent convaincu que sa politique n'est pas en cause dans le scrutin du 29 mai. A commencer par le lundi de Pentecôte férié-travaillé : «Le résultat est là : les Français ont donné deux milliards d'euros» pour les handicapés et les retraités, a-t-il déclaré sur France 2 tout en se disant, pour l'année prochaine, ouvert sur les modalités de cette journée.
Accueilli par une ovation, heureux de retrouver une tribune, le Premier ministre a repris l'idée chiraquienne de la Constitution comme défense du modèle social français. «Les grandes forces économiques, les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, sont organisées en forces continentales. Croyez-vous que la France seule peut résister à la Chine ? L'Europe est une protection.» «Je crois à la force continentale», a-t-il répété sur France 2, dans un style un peu «Star Wars». Moins disert sur la politique du gouvernement postréférendum, il a répété que «2005 sera une année de baisse du chômage». Raffarin a annoncé des rendez-vous avec les partenaires sociaux en juin. Et promis de s'attaquer au dossier des indemnités trop élevées versées aux PDG évincés. Comme toujours, il a remis son avenir entre les mains de Chirac : «Je suis au travail, mais pas accroché au