A Montpellier,
«J'anime le collectif Justice pour le Petit-Bard, créé en juin 2004 après la mort accidentelle, dans un incendie d'immeuble, d'un résident de ce quartier déshérité et à forte population maghrébine de Montpellier. Je dois avouer qu'avec le Mouvement de l'immigration et des banlieues (MIB) et les gens du Petit-Bard, nous n'avons pas eu vraiment le temps de bosser la question de la Constitution. Tous les jours, on a des familles qui viennent nous demander de les aider à résoudre un problème : trouver un logement, monter un dossier d'aide juridictionnelle, etc. Pour nous, débattre du traité, ce serait du luxe. Les discours de Fabius ou de Mélenchon, vus du Petit-Bard, c'est un peu de l'ésotérisme. Même les tenants du non, qui en général nous soutiennent, ont brillé par leur absence dans notre quartier.
Moi, je vais voter non, même si je ne partage pas tous les arguments des représentants de gauche de ce camp. D'abord, parce que cette Constitution va étendre à tout le monde ce que nous vivons déjà au Petit-Bard, en livrant les populations les plus vulnérables à un marché encore plus sauvage. Et puis, notre combat à Justice pour le Petit-Bard, c'est de dénoncer une rénovation de façade de nos immeubles qui réhabiliterait un quartier abandonné en se débarrassant en même temps de sa population immigrée. C'est-à-dire qu'on veut une totale transparence sur les décisions prises. Or, cette Constitution élargit encore plus la distance entre le simple citoyen surtout s'il e