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Libération

Plus on vous entend, moins on vous écoute.

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Une étude montre la contreproductivité d'une surexposition médiatique.
publié le 20 mai 2005 à 2h15

Quand le oui fait du bruit, c'est le non qui en profite. Et inversement. Tel est le paradoxe soulevé par une étude réalisée par TNS Média et l'institut Louis Harris sur l'intensité de l'exposition médiatique d'une demi-douzaine de responsables politiques entre le 4 février et le 8 mai. Elle est mesurée en unités de bruit médiatique (UBM) (1) à travers plus de 80 titres de presse et tranches d'informations télévisées et radiophoniques. L'institut Louis Harris les a juxtaposées avec les cinq enquêtes d'intentions de vote qu'il a réalisées pour Libération à la même période.

Il en résulte un verdict surprenant : à trop s'exposer, les ténors du oui, comme ceux du non, font le jeu de la cause adverse. Sans doute parce que chacun des deux camps est trop divers pour qu'un seul leader puisse en satisfaire toutes les sensibilités. Ainsi la présence médiatique du patron de l'UMP, Nicolas Sarkozy, et de celui du PS, François Hollande, a-t-elle été largement dominante tout au long des mois de février et mars : ensemble, ils totalisent alors entre 251 et 740 UBM (troisième semaine de mars). Dans le camp du non, l'addition des quatre leaders sélectionnés (Laurent Fabius, Marie-George Buffet, Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen) oscille à la même période entre 40 et 213 UBM. Or, tout au long de cette période, le oui s'effondre, passant de 61 % début février à 46 % le 1er avril. «Une chute due aux affaires dans lesquelles ont été emportés les leaders du oui ­ la directive Bolkestein ou