Ne pas oublier l'outre-mer et son million et demi d'électeurs. Vendredi soir, Jacques Chirac était l'invité d'une émission de RFO consacrée aux enjeux du référendum pour les départements et territoires d'outre-mer. D'emblée, le chef de l'Etat a livré un scoop : «Moi, je ne fais pas à proprement parler campagne. J'essaie d'informer les Français sur les conséquences de leur vote», a-t-il dit. Ce qui ne l'a pas empêché dans sa conclusion d'asséner que «plus que pour tout autre Français, la Constitution, et son approbation, est indispensable pour l'outre-mer pour garantir ses intérêts et ses valeurs».
Pour le reste, Jacques Chirac est allé droit au but en parlant pour l'essentiel argent et subventions. Il a rappelé que «l'ensemble des grands équipements d'outre-mer est financé à 50 % par l'Europe», qui a versé 3,3 milliards d'euros en six ans à l'ensemble des territoires ultramarins. Il a également souligné que 140 000 jeunes avaient bénéficié de formations financées par l'UE. Incollable sur la banane et la canne à sucre, il a expliqué à un producteur guadeloupéen que 60 % du revenu de ce dernier provient des subsides de l'Europe. Et d'ajouter : «Cette aide est garantie par la Constitution. Mais si la France s'exclut de la construction européenne, pensez-vous que les autres pays nous suivrons ? Pas du tout !»
En perdition outre-mer, où tous ses relais politiques (Flosse, Michaux-Chevry, Lafleur...) ont été battus dans leurs dernières élections locales, Chirac n'a pas hésité tout a