Charleval (Eure), envoyé spécial.
Avec Lolo, il fait toujours beau. A peine Laurent Fabius était-il arrivé sur la place de la mairie que l'averse s'est arrêtée de tomber, hier après-midi, sur la petite commune de Charleval (Eure). Monsieur le maire, le communiste Daniel Bellavoine, avait prévu de «faire les choses dehors». Pas tout à fait encore converti à la capacité du député de Seine-Maritime à faire la pluie et le beau temps de la gauche française, il a préféré rapatrier tout son monde dans la salle des fêtes.
Polonais. Ils étaient près de 400 Normands, syndicalistes en tête, à venir écouter au sec les recettes du chef du non de gauche en matière de délocalisation. Parce qu'à Charleval, le millier d'ouvriers de chez Metzeler craint pour son emploi. «Trois cents au moins», selon les syndicats, seraient menacés. Il y a un mois, ils ont vu une quinzaine de Polonais débarquer à l'usine qui fabrique des joints hydrauliques pour automobiles. Puis de nouveau 15 autres il y a quelques jours. «Ils apprennent le métier, explique Jean-Louis Gosselin, délégué de Force ouvrière. On se demande s'ils ne partiront pas avec le boulot et les machines une fois qu'ils auront tout compris.» «Attention, a prévenu Fabius. Ce serait commettre une faute de mettre en cause d'autres travailleurs... Et ce serait une autre faute d'ignorer les délocalisations.»
Le numéro 2 du PS sait ce qu'il faut faire pour les freiner : votez non le 29 mai. Ce n'est pas dit Laurent Fabius n'est pas en campagne, il r