Délocalisés de tous les pays, unissez-vous derrière... le non d'Henri Emmanuelli. Le député socialiste des Landes a terminé hier son «tour de France» des délocalisations à l'Assemblée. En compagnie d'une douzaine de représentants syndicaux d'entreprises qu'il a rencontrés depuis deux mois, il a proposé sa recette antidélocalisations : «Un plan d'intégration européenne de 250 milliards sur cinq ans [...], soit 110 euros par Européen.» Cette somme «financée par emprunt, par déficit ou par impôt» serait consacrée «à des investissements matériels ou immatériels» dans les pays entrants dans l'Union européenne. En contrepartie, ceux-ci s'engageraient «à un minimum d'harmonisation fiscale et sociale». Encore faut-il que les Européens à commencer par les Français, dimanche rejettent le traité.
Unanimité. Pour cela, Henri Emmanuelli sait qu'il peut compter sur les représentants syndicaux des vingt-cinq entreprises visitées durant sa campagne. Unanimement, ils appellent à s'opposer au traité : «Si le non passe, c'est ce qui permettra une vraie solidarité entre les peuples» (Farid, délégué syndical, LU-Danone). «Si le Medef appelle à voter oui, c'est qu'il y a danger à voter oui» (Daniel, président de l'Association des Moulinex). «Le traité ne fera qu'accroître tous nos problèmes, le capitalisme boursier, etc.» (Jean-Marie, délégué CFDT d'une entreprise marnaise).
Emmanuelli est «fier de montrer» les délocalisés, «heureux de les afficher parce que c'est cela, la réalité sociale du pa