Ultralibérale, la Constitution ? Vérification faite, le projet de traité divise la mouvance libérale aussi sûrement que le reste du pays. Réunis autour d'Alain Madelin, les rares adorateurs déclarés du marché peinent en effet à trouver leur bonheur dans le texte qui sera soumis au vote dimanche.
«Missionnaire». «Les dirigeants européens veulent nous inoculer le vaccin antilibéral à travers ce texte indigeste, en nous servant une Europe dirigiste, celle des déficits, de l'endettement et du chômage chronique, profondément antiaméricaine et multilatéraliste», affirme Bruno Pineau-Valencienne, responsable international des Cercles libéraux. Il comprend d'autant moins cette «atmosphère de pogrom antilibéral» que la Constitution ne fait rien, dit-il, pour «combattre la social-démocratie, ce mal qui ronge l'Europe».
Sous l'impulsion d'Alain Madelin, les Cercles libéraux se sont quand même prononcés pour le oui. Mais «un petit oui, dans la position du missionnaire et les yeux fermés», plaisante l'ancien ministre de l'Economie. «Cette Constitution est très mauvaise, c'est une lettre au père Noël qui mélange tous les droits et ne permet aucune avancée libérale, poursuit-il. Alors intellectuellement, c'est non. Mais politiquement, on va faire avec...» A l'Assemblée nationale, les 70 députés «réformateurs», qui constituent l'aile libérale de la majorité, ont également pris position en faveur du traité. Leur chef, Hervé Novelli, a même publié une tribune pour dénoncer les libéraux qui s'ap