Saint-Yorre, envoyée spéciale.
Dans les allées de l'usine Sediver de Saint-Yorre (Allier), on entend le chant des oiseaux. La plupart des machines sont à l'arrêt, et les ateliers sont vides depuis des mois. La centaine de salariés qui reste (sur les trois cents que comptait encore la verrerie au début de l'année) ne fait pas grand-chose. Certains jouent aux cartes. Ils attendent «la suite» : une fermeture programmée pour cause de délocalisation en Italie du Sud. «On est payés, alors on vient. Ça nous laisse le temps de parler politique», résume un ouvrier en montrant du doigt un exemplaire de la Constitution. Ces derniers temps, l'oisiveté contrainte des salariés de Sediver a été régulièrement animée par le passage dans leur usine des militants pro- ou antitraité constitutionnel. «Notre histoire les intéresse tous, parce qu'elle est au coeur du débat. C'est toute la question des délocalisations, du volet social du traité, du pouvoir de la Bourse...» explique Noël Paput, délégué CGT.
Sceptiques. Dominique Strauss-Kahn est venu le premier, début mars. Lors de son passage à l'émission 100 Minutes pour convaincre sur France 2, des salariés de Sediver, choisis pour illustrer un sujet sur les délocalisations, l'avaient invité à venir visiter leur usine et à les rencontrer. DSK a répondu à l'appel. Mais son oui a laissé sceptique. «Il est venu en professeur, pour nous expliquer la Constitution. Il est resté dans les généralités, en nous disant que l'Europe c'était positif. Mais, ici,