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Libération

«On est entre deux eaux, on ne s'y retrouve plus»

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publié le 25 mai 2005 à 2h19

Tout oppose Christophe et Arthur sauf leur commune indécision. Christophe, 29 ans, travaille dans une banque et se dit «porté sur des idées libérales», il est proche de l'association Liberté chérie, résolument à droite (1). Arthur, 19 ans, vise une agrégation d'économie et se dit «proche des Verts», ceux de gauche. Ni l'un ni l'autre ne savent ce qu'ils vont voter dimanche. Pour Christophe, «cette Constitution que l'on dit libérale» manque de libéralisme. Pour Arthur, c'est tout le contraire : «La Constitution va créer un carcan libéral que l'on ne pourra pas changer.» Au début de la campagne, on le devine, Arthur se sentait proche du discours de Fabius et penchait pour le non. Christophe aussi se préparait à voter non, mais lui, c'était pour contrer «le risque de créer un super-Etat européen» qui ne ferait que démultiplier les problèmes d'un «Etat français qui prend déjà trop de place et trop de décisions en lieu et place des citoyens».

Arthur a commencé à douter de son non «peu après le vote interne au PS» et les débats que cela a suscités. Son trouble n'a fait que croître lorsque les Verts se sont exprimés dans «le respect de la diversité». Tout le monde (à droite comme à gauche) était d'accord sur l'essentiel : l'Europe actuelle est peu satisfaisante, il faut la changer. Dans ce cas, «la meilleure voie n'est-elle pas celle du oui ?» commence à penser Arthur. A peine a-t-il posé cette question qu'il s'interroge derechef : «Est-ce bien vrai ? Pour changer vraiment l'Europe,