Le Mans envoyé spécial
Ils sont une trentaine à se passer les merguez, le boudin et les saucisses. Dans le local du syndicat CGT Renault, il y a des syndiqués bien sûr, mais aussi des amis ou des membres de la famille. Une trentaine en tout, qui, ce vendredi soir, ont snobé le match de foot où, pourtant, Le Mans Union Club 72 joue sa remontée en Ligue 1. Non, ils préfèrent plancher sur la Constitution européenne. Alain, Françoise et Rémy, militants du Collectif sarthois pour le non, sont venus la leur expliquer. Ou plutôt la démonter, tant les arguments sont à charge. Mais les ouvriers de Renault n¹ont pas trop besoin qu¹on leur fasse la leçon. Ce qu¹ils savent de l¹Europe ou du traité les pousse déjà à voter non. «Il paraît qu¹à Bruxelles, il y a une direction entière consacrée à la compétitivité, rien que ça !» s¹insurge un ouvrier de Renault. «Comme si on ne savait pas ce que cela veut dire la compétitivité», dit un autre à voix basse.
«Hotline marocaine». L¹usine Renault du Mans est un peu un laboratoire en la matière. En cinq ans, le groupe a scindé l¹usine en trois. L¹atelier transmission a été cédé à un groupe japonais, NTT, les tracteurs à un allemand. Le tout demeure dans le périmètre de l¹usine historique, bâtie par Louis Renault pour construire des chars juste avant la guerre. Il poursuit : «Le service achat de Renault est délocalisé en Roumanie. Quand on veut une pièce, c¹est là qu¹il faut s¹adresser. Et la hot-line pour le dépannage informatique est au MarocŠ»
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