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Libération
TRIBUNE

L'Union, un jeu gagnant-gagnant

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Le traité constitutionnel permettra de consolider les droits fondamentaux et le dialogue social.
par Jacques DELORS, ancien président de la Commission européenne.
publié le 26 mai 2005 à 2h19

Libération et CNN ont organisé hier matin à Paris un débat sur la réforme constitution-nelle européenne qui réunissait Thierry Breton, ministre de l'Economie et des Finances, Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne, et lord David Owen, ancien ministre britannique aux Affaires étrangères, membre du parti libéral-démocrate, fondateur du mouvement New Europe, hostile à la monnaie unique.

Le débat était animé par Robin Oakley, european political editor de CNN, et Serge July, directeur de Libération.

Nous publions ci-contre l'essentiel de l'intervention de Jacques Delors. Demain, vous lirez celles de Thierry Breton et de David Owen.

L'expérience acquise après cinquante années de construction européenne devrait nous mettre en garde contre une réaction négative. Il ne sert à rien de cultiver la nostalgie de la petite Europe à 6 en plaquant son schéma sur la grande Europe à 27. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour tout accepter, et notamment la dilution de l'ensemble dans une vaste zone de libre-échange, sans cohérence et sans volonté politique.

L'entrée de la Grande-Bretagne, après vingt ans de dissensions et deux oppositions du général de Gaulle, est intervenue par un accord entre Georges Pompidou et Edward Heath. C'était un défi historique que de coopérer et de progresser avec une grande nation vivant au coeur d'un triangle composé des Etats-Unis, du Commonwealth et de l'Europe continentale. Le consensus n'étant pas toujours possible, nous avons inventé l