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Libération
Interview

«Non à la bunkérisation de la direction du PS»

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publié le 2 juin 2005 à 2h25

Député européen, Vincent Peillon est le cofondateur avec Arnaud Montebourg, du courant Nouveau Parti socialiste. Partisan du non, il est resté discret dans la campagne référendaire. Trois jours après le référendum, il regrette que la direction du PS se replie sur elle-même. Entretien.

Que s'est-il passé, selon vous, dimanche ?

Le vote puissant et net en faveur du non dit trois choses : un rejet sans appel de la politique de la droite, favorisé par l'autisme de Jacques Chirac après les cantonales, régionales et européennes de 2004 ; le refus, non pas de l'Europe, mais de la façon dont elle se met elle-même dans l'impasse ; la volonté de rompre au plan national et européen avec les dérives libérales qui sont en train de dissoudre le lien social.

Face à cette situation, que doit faire le PS, dont l'électorat a largement voté non ?

Sans aucun doute se remettre en cause. Le vote de dimanche n'est qu'une amplification des difficultés que nous avons connues le 21 avril 2002. A l'époque, la direction du PS n'a pas pris la mesure de l'événement. Sa seule réponse a été de faire entrer Laurent Fabius à la direction ! Aujourd'hui, à l'autisme de Chirac répond la bunkérisation de la direction du PS. Et les grands conciliabules portent sur la sortie ou non de Laurent Fabius du secrétariat national. C'est une plaisanterie ! Si c'est la seule réponse que nous avons à apporter à ce qui s'est passé dimanche, c'est un peu court. Si le PS veut se figer, faire la tortue romaine et laisser l'impressi