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Libération
Parti socialiste.

Edifice en péril

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publié le 4 juin 2005 à 2h28

Réconcilier, bien sûr, et vite. L'impératif est catégorique si la gauche, en 2007, ne veut pas en reprendre pour cinq ans avec un Sarkozy qui régénérerait la droite après avoir exécuté Chirac. Mais réconcilier nécessite un fédérateur et un projet. Aujourd'hui, les deux font cruellement défaut. La campagne référendaire a attisé les divisions, durci les oppositions jusqu'à installer la haine parfois entre militants du oui et du non. Les incompréhensions et les divergences sont profondes sur l'Europe, mais pas seulement. Le fossé entre gauche radicale et de gouvernement s'est encore creusé. Et, au sein de la seconde, les tentations sécessionnistes menacent. Deux fois battu par les militants dans des consultations internes, Henri Emmanuelli, par exemple, n'entend visiblement plus se soumettre à leurs votes, lui qui réclame des primaires à gauche pour la présidentielle, façon de contourner le PS. La méthode séduira-t-elle Laurent Fabius s'il ne parvient pas à capitaliser au sein de son parti sa magistrale récupération du non ? Il est peu probable, en tout cas, qu'il abdique de son ambition élyséenne au motif que les militants lui résisteraient.

Le vieil édifice d'Epinay est en péril. Menacé par les desseins personnels et par sa difficulté à convaincre qu'il peut inventer un projet progressiste en réelle prise sur la marche du monde. Entre le mollétisme opportuniste de Fabius, qui pense que le pouvoir se prend à gauche et se pratique au centre, et le social-libéralisme de feu le go