Comme une moule à son rocher, Gilles de Robien est resté accroché à ses fonctions ministérielles. En passant des Transports à l'Education nationale, le seul représentant de l'UDF au gouvernement a certes pris du grade. Mais il a surtout rompu avec la stratégie de son parti. Dès mardi, les amis de François Bayrou avaient en effet décidé de ne pas participer au nouveau gouvernement, dénonçant «l'ambiance d'opéra bouffe» qui prévalait à l'Elysée. Vendredi, Gilles de Robien a pourtant affirmé que François Bayrou lui avait donné un «nihil obstat» pour devenir ministre dès 2002. Et que cet accord n'avait pas été remis en cause depuis.
Lui-même ancien ministre de l'Education (1993-1997), Bayrou confirme qu'il n'a pas cherché à dissuader Robien de continuer son parcours. Mais le leader centriste ne comprend pas pourquoi son vice-président ne s'est pas plié de lui-même à la règle de non-participation arrêtée par le bureau politique du parti. «L'UDF n'est pas au gouvernement, martèle Bayrou. Gilles de Robien ne peut donc pas représenter l'UDF au gouvernement. J'espère qu'il y réfléchira de lui-même.» Sans le dire explicitement, le président de l'UDF demande au nouveau ministre de l'Education d'opter pour une mise en congé du parti centriste si possible rapide et spontanée.
Les relations entre les deux hommes n'ont cessé de se dégrader depuis le congrès de l'UDF, fin janvier, où Robien avait publiquement contesté la «stratégie de rupture» de Bayrou. Cinq mois plus tard, la quasi-totali