Coups de blues, coups de gueule. Vingt-quatre heures après leur éviction du gouvernement, les recalés de l'équipe Villepin l'ont mauvaise. Certains crient à l'injustice avec des envies de vengeance, d'autres ruminent, et ils ne sont qu'une petite minorité à se montrer beaux joueurs. Signe des temps : Jacques Chirac n'est plus capable de faire taire les frustrations des partants à coup de promesses mirobolantes.
«Décapiter». Au ministère des Affaires étrangères, Michel Barnier a transformé sa passation de pouvoir à Philippe Douste-Blazy en règlement de comptes. «Ainsi le rejet de la Constitution européenne et le changement qui l'a suivi auront-ils eu pour conséquence de décapiter l'équipe ministérielle du Quai d'Orsay», a-t-il lancé, entouré par ses trois collègues également congédiés : Claudie Haigneré (Affaires européennes), Xavier Darcos (Coopération) et Renaud Muselier (secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères). Puis, devant les micros, Barnier s'est montré plus sévère encore à l'encontre de Chirac : «La responsabilité de ce vote n'est pas à trouver ici. Elle est à chercher ailleurs.»
Depuis la Chine où il séjourne, Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et numéro 2 de l'UMP, a versé des larmes de crocodile sur le licenciement du Marseillais Muselier : «La deuxième ville de France aurait bien mérité que l'un de ses élus continue de siéger dans le gouvernement.»
«Inutile». Furieux de sa conversation téléphonique avec Jacques Chirac qui, jeudi soir, l'a sèchement viré de l'Ed