Comme une vieille star en fin de carrière, l'ex-homme fort de la droite anti- indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, Jacques Lafleur, 73 ans, annonce périodiquement qu'il jette l'éponge. Puis quelques mois plus tard, il tente un come-back. Incapable de s'arrêter ou de passer la main. Ajoutons pour le cas Lafleur, une susceptibilité et une rancune peu communes. A peine arrivé au ministère de l'Outre-Mer, le nouveau titulaire du poste, François Baroin, va devoir mettre les mains dans la tambouille politique calédonienne pour essayer de régler une sale affaire de famille.
Fin avril donc, Jacques Lafleur démissionne de la Présidence du Rassemblement-UMP (l'ancien RPCR dont il est le fondateur). Dans une lettre aux militants de son parti, il affirmait se retirer «définitivement des instances dirigeantes du Rassemblement». Et prévenait aussi qu'il quitterait le parti «dès la fin de son mandat de député». Son ex-lieutenant, le député Pierre Frogier, 54 ans, doit alors lui succéder à l'occasion du congrès prévu le 2 juillet à Nouméa.
Mais, vendredi, coup de théâtre. Depuis Paris où il séjourne, Jacques Lafleur envoie une lettre au comité organisateur de ce congrès pour finalement se présenter comme candidat à sa propre succession. Ce revirement vise directement Pierre Frogier, accusé de «vouloir s'emparer du Rassemblement sans tenir ses engagements».
Avant d'entrer au gouvernement, Nicolas Sarkozy avait prévu de se rendre en Nouvelle-Calédonie pour assister à ce congrès. Il devait au p