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Libération

Corse: l'Unione naziunale vacille

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Les menaces des clandestins sur la trêve jettent le trouble au sein de la coalition.
publié le 14 juin 2005 à 2h35

Le dernier communiqué du FLNC-Union des combattants va-t-il désagréger la coalition Unione naziunale ? En tout cas, il crée une crise sans précédent dans un mouvement qui compte huit conseillers à l'Assemblée territoriale de Corse. Lourd de menaces pour une trêve déjà bien théorique ­ vingt et un attentats revendiqués en quinze jours dans toute la Corse ­, le texte des clandestins prévoit un «repositionnement structurel sur le terrain de la lutte» (Libération du 7 juin). Ces pruderies langagières n'en ont pas moins semé le trouble chez les partenaires autonomistes de l'Unione, opposés à l'action clandestine, comme le PNC (Parti de la nation corse) et la Chjama naziunale. Le troisième partenaire, Corsica nazione, souvent considéré comme la vitrine publique des clandestins, s'est toujours refusé à condamner la violence politique.

«Il y a de réelles inquiétudes. Chaque attentat est une atteinte à la crédibilité de l'Unione», estime Fabienne Giovannini, du PNC. Son secrétaire national, Jean-Christophe Angelini, le reconnaît: «ça ne peut pas continuer dans ces conditions...» Et de rappeler que «le contrat avec nos partenaires était clair : une trêve non circonstancielle menant à terme à la disparition totale de la clandestinité. Et c'est bien ce contrat qui a été validé par 25 000 électeurs aux dernières territoriales». Créée à l'automne 2003, pour affronter les élections régionales de mars 2004, l'Unione naziunale n'a cependant recueilli que 17,34 % des suffrages, loin des 20 à 3