L'onde de choc du référendum ébranle violemment les rangs socialistes en Seine-Saint-Denis. Gérard Houri, militant PS à Neuilly-sur-Marne depuis dix ans, porte les marques d'une discorde poussée à son paroxysme, le 7 juin, lors d'une réunion houleuse visant à tirer les enseignements du vote du 29 mai. Une luxation de l'épaule et cinq jours d'interruption temporaire de travail, un bilan resté en travers de la gorge de ce militant du courant du Nouveau monde, «noniste» et minoritaire dans sa section. Le lendemain, il porte plainte contre trois de ses «camarades», accusés de l'avoir agressé physiquement. «Je suis arrivé au moment où Jacques Mahéas, sénateur-maire de Neuilly-sur-Marne, faisait voter à main levée mon exclusion du parti, témoigne-t-il. Dans le brouhaha, j'ai essayé de dénoncer ce pseudo-procès sans défense. Mais quatre camarades baraqués se sont levés en même temps et m'ont jeté manu militari sur le trottoir, avant de fermer la porte à clé.»
Les responsables de la section démentent une telle violence. «Il y a eu un vote unanime à main levée pour demander l'exclusion de cet adhérent, reconnaît Jacques Mahéas. Car il a fait une campagne musclée pour le non. Il a arraché les affiches du PS, insulté nos militants et finalement été nommé assesseur titulaire principal par le PCF dans un bureau de vote, c'est du jamais vu ! Mais il n'y a eu aucune violence.» Jean-Pierre Maljean, secrétaire de section, assure lui avoir demandé à trois reprises de sortir après le vote : «A