Comment s'opposer à un texte de loi qui présente toutes les apparences des bonnes intentions. C'est l'exercice auquel vont s'atteler aujourd'hui les députés socialistes et communistes, lors de l'examen en première lecture de la loi Borloo 2, consacrée notamment au «développement des services à la personne». Le ministre de la Cohésion sociale est particulièrement fier de son texte, destiné «à aider les gens qui en ont besoin», et de sa mesure phare, le «chèque emploi services universel» (Cesu), qui remplacera les chèques emploi services et les titres emploi services existants. Il en espère la création de 500 000 emplois en trois ans.
Au PS, on a repéré deux angles d'attaque. Le premier sur la politique de l'emploi. «Les gouvernements Raffarin et Villepin auront tout essayé, dans le désordre, sans vison d'ensemble. Nous demandons un débat d'ensemble, avant les ordonnances du plan Villepin et la loi Borloo», annonce le socialiste Gaëtan Gorce, qui compte bien dresser le bilan de Raffarin qui «a supprimé de 60 000 à 80 000 emplois aidés en 2003, en pleine montée du chômage. S'il y avait une cour de justice économique et sociale, Raffarin et Fillon devraient y être déférés, et Borloo pour complicité !»
Sa collègue Paulette Guinchard-Kunstler critique, elle, «les vieilles méthodes» : «Chaque fois que le chômage monte, on nous ressort les emplois de services.» L'ex-secrétaire d'Etat aux Personnes âgées et handicapées du gouvernement Jospin considère que le nombre d'emplois promis ne